- éhonté
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• 1361; de é- et honte♦ Qui n'a pas honte en commettant des actes répréhensibles. ⇒ cynique, effronté, impudent. Un tricheur éhonté. — Par ext. C'est un mensonge éhonté. ⇒ scandaleux. ⊗ CONTR. Honteux.Synonymes :- cynique- effronté- impudentContraires :- décent- réservéQui manifeste un cynisme évident ; honteux, effrontéSynonymes :- effronté- honteux- infâmeéhonté, éeadj. Sans vergogne; effronté, impudent. Un menteur éhonté.— Par ext. Des affabulations éhontées, incroyables, grossières.⇒ÉHONTÉ, ÉE, adj.[En parlant d'une pers., de son comportement] Qui n'a pas de honte; de pudeur. Spéculation éhontée. La pudeur! elle renaît chez la catin la plus éhontée, tout à coup, quand elle se met à aimer, sans frime, une bonne canaille d'homme (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p. 55). Moins de complaisances et de sourires devant les fortunes suspectes, les honneurs éhontés, la débauche et le vice, et l'on respirerait peut-être un air social plus salubre (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 96).PARAD. a) Synon. audacieux, cynique, effronté, hardi, impudent, impudique, osé, scandaleux. b) Anton. confus, décent, honteux, humble, modeste, pudibond, pudique, réservé.— Emploi subst. Une femme qui pendant si longtemps avait été l'idole de mon cœur, (...) devenue tout à coup une éhontée sans vergogne (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p. 98).Rem. On rencontre ds la docum. a) Éhonter, verbe trans., rare. Rendre éhonté. Venu pour tout corrompre et pour tout éhonter, Il [Louis XV] ne fut pas le roi du sang, mais de l'écume (HUGO, Quatre vents esprit, 1881, p. 293). b) Éhontément, adv. D'une manière éhontée. Attesté ds LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Lar. 19e Suppl. 1878 — Lar. Lang. fr., QUILLET 1965.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. I. Adj. 1. 1356 s'eshonter « éprouver de la honte » (Mir. de Notre-Dame par personnages, éd. G. Paris et U. Robert, XVII, 464), emploi isolé; 2. a) 1370-72 eshonté « qui n'a pas honte en commettant des actes répréhensibles » (N. ORESME, Ethiques, II, 10, éd. A. D. Menut, p. 168), rare aux XVIIe et XVIIIe s.; b) 1581 « (acte) immoral » (Th. SEBILLET, Contramours, p. 120 ds GDF. Compl.). II. Subst. 1836 (MUSSET, loc. cit.). Dér. de honte; préf. é-; suff. -é. Fréq. abs. littér. :79.
éhonté, ée [eɔ̃te] adj.ÉTYM. V. 1361; de é-, et honte.❖♦ Qui commet des actes réprouvés par la morale (du locuteur), sans en éprouver de honte. ⇒ Impudent, vergogne (sans). || Quémandeur éhonté; fripon, criminel éhonté. ⇒ Audacieux. || Personne éhontée. ⇒ Effronté, hardi, impudique, osé. — Par métonymie. || Action éhontée. ⇒ Scandaleux. || Un mensonge éhonté. || Propos éhontés. ⇒ Cynique.0 (…) cette scène éhontée où la parodie de la douleur s'étale (…)André Suarès, Voyage du condottiere, I, IX, p. 53.❖CONTR. Confus, décent, honteux, modeste, pudibond, pudique, réservé.DÉR. Éhontément.
Encyclopédie Universelle. 2012.